Cette semaine, nous sommes allé prendre une bière et un sirop d’orgeat sur la terrasse du  Bar Bleu. C’était la première sortie après le confinement.

Quand j’arrive à Pertuis, je passe le Pont de l’Eze, longe la station Total, et remonte la place de la Diane. Je débouche alors sur la Place Parmentier, à l’entrée de la rue Colbert, la principale rue commerçante du Centre-Ville de Pertuis. Je vois en face de moi, le Bar Bleu, avec sa terrasse ombragée par les platanes. Pour les vieux, il est devant l’ancienne quincaillerie MONCONFOR, devenue la Médiathèque de Pertuis. Il est difficile à manquer avec sa couleur pétante, les enseignes fluorescentes, les vieilles publicités. De temps et temps, le patron gare son Harley-Davidson, ou son Pick-Up Chevrolet.

Le passant y trouve des boissons, bière, pastis, perroquet, mauresque, Perier rondelle ou coca cola, et éventuellement de quoi faire un repas léger. On y trouve aussi du tabac, pour ceux qui veulent goudronner leurs poumons, des cartes de lotos et de différents jeux pour perdre son argent. Il y a un spot Wi-Fi gratuit offert par le buraliste. Lorsque je ne venais qu’occasionnellement dans la région, c’est l’endroit où je pouvais regarder ma messagerie, répondre aux questions urgentes venues de la famille ou du travail. Il y a aussi un exemplaire du journal local. Nous pouvons y voir les nouvelles de la mairie ou du département, les fêtes votives ou les manifestations prévues dans le pays, les mariages et les enterrements.

Nous étions là à siroter notre boisson. Nous entendions le bruissement des conversations alentours. Nous regardions passer les filles brunes en short, et les blondes qui faisaient tourner leurs robes légères. Il y avait du monde sur la terrasse. Un ancien arriva de la rue, il s’appuyait sur sa canne et sur sa bonne amie. Il trébucha. Deux personnes s’avancèrent pour l’aider, une autre avança un siège. Plusieurs se levèrent sans quitter leur place, prêts à aider sans vouloir perturber ceux qui soutenaient déjà l’ancien. Nous étions tous heureux de profiter de l’air frais, et de sentir la bonté de la foule.