Les beaux jours sont de retour. Dehors les amandiers sont en fleurs, dans la maison nous avons enfin éteints les radiateurs. Certes nous ne sommes qu’en mars, il y aura encore des gelées. Le soir et le matin, j’allume une flambée dans l’insert de la cheminée. Mais dehors il y a des fleurs.

Partout les amandiers ont éclos. Même les vieux sujets avec leurs troncs noueux, leurs arborescences buissonnantes font l’effort de porter des fleurs. Le cours de l’amande ayant grimpé sur les marchés financiers, on voit aussi des champs d’amandiers dans la campagne.

L’amandier est l’arbre du Pays d’Aigues. Il pousse partout, sur le bord des routes et des chemins. Chaque ferme a les siens. Chez nous, des amandiers bordaient le terrain devant la maison. Dans l’ancienne chapelle, le long de l’escalier montant à l’étage où l’ail séchait, étaient posées des gaules. Quand le fruit était sorti,  les habitants de la maison sortaient ces gaules pour battre les branchages afin de faire tomber les amandes. Ensuite on s’assayait pour écosser les amandes en enlevant l’enveloppe verte qui les enrobe. Enfin on cassait le noyau pour sortir l’amande comestible.

Sous les amandiers, il y a des fleurs sauvages.

Les diverses sortes de salade d’abord, le pissenlit, le plantin, la fausse-roquette et ses fleurs blanches. Il y a aussi du chiendent, de la sauge, des euphorbes, de la guimauve hérissée, de la véronique commune, de la molène. Toutes ces plantes ont des vertues thérapeutiques. Enfin, il y a l’orchidée de Provence, espèce protégée qui se répand sur tout le terrain.

Les insectes sont encore rares, les nuits sont trop fraiches pour eux. Une mésange apporte une brindille dans le nichoir que j’ai accroché au tilleul. Elle annonce les naissances, le vrai redémarrage de la nature.

Avril arrive. Les amandiers s’éffacent. C’est le temps de la floraison des cerisiers. Le printemps s’est installé.