Confessions

Le Pays d’Aigues est connu pour la présence d’une forte communauté protestante qui s’est implantée principalement dans la deuxième moitié du XVe.

Le XIVe siècle fut l’âge des catastrophes. Il commence le petit âge glaciaire. Le froid diminue les récoltes et provoque famine et disettes. Elles reviennent quasiment tous les cinq ans affaiblissant la population. En 1347-1351, la peste noire balaie l’Europe. Cette vague est suivie de nombreuses répliques, la peste devenant endémique jusqu’à la crise de 1720. La pénurie de main d’œuvre et de nourriture provoque guerres, pillages et brigandages. Mi-XVe siècle, le Pays d’Aigues a perdu plus de la moitié de sa population, certains villages sont désertés et en ruine. Seuls sont restés les cités qui avaient eu le temps et l’argent de construire des remparts (Pertuis, Ansouis, la Tour d’Aigues, Cucuron, Cadenet…).

Ces terres désertées devenaient des friches improductives. Les propriétaires entreprirent de les repeupler. A cette époque, les Alpes du Piémont et du Dauphiné connaissent aussi le refroidissement climatique. Les terres cultivables reculent face aux estives que la transhumance occupe. Il y a donc de la main d’œuvre prête à descendre vers des climats plus cléments. Les nobles propriétaires passent des contrats avec des chefs de famille pour les faire descendre vers le sud. Environ 10 000 personnes se seraient ainsi installées dans le Luberon. Parmi celles-ci il y a des descendants des disciples de Pierre Valdès, des Vaudois.  Ils deviendront ensuite protestants.

Les deux siècles qui suivirent furent fait de persécutions, de massacres. Pourtant lorsque le concordat libéralisa les confessions, ils étaient toujours là.

On mesure facilement cette présence grâce à un recensement. En 1851 un recensement confessionnel fut fait. En dernière page du formulaire, les habitants sont répartis par confession. On peut voir, les villages catholiques et ceux protestants (peu d’autres religions et la répartition entre calvinistes et luthériens est aléatoire, le recenseur n’étant pas toujours au fait de la diversité confessionnelle entre parpaillots).

Ces recensements peuvent facilement être trouvés en ligne sur le site des Archives départementales du Vaucluse.

Recensement de Lauris
Recensement de Mérindol

Bibliographie

La chronique est surtout basée sur le chapitre du Moyen-Age aux Temps Modernes (1400-1610) de Luberon encyclopédie d’une montagne provençale tome 1 (ouvrage collectif sous la direction de Marc Dumas-Alpes de Lumière-2013)

L’image d’en-tête montre le monument aux Vaudois à coté du temple de Cabrières d’Aigues (photo de l’auteur).

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